51 jours de grève de la faim pour des sans-papiers à Bruxelles

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Depuis fin mai, plus de 400 étrangers en situation irrégulière observent une grève de la faim à Bruxelles, dans l’espoir d’obtenir un droit de séjour en Belgique. 

L’église du Béguinage à Bruxelles et les locaux de l’Université Libre de Bruxelles sont occupés depuis février par des sans-papiers en situation irrégulière qui exigent du gouvernement belge une « régularisation collective », mettant notamment en avant le temps qu’ils ont déjà passé dans le pays durant lequel ils ont participé à la vie économique. Après quatre mois de dialogue sans réelle avancée, ils ont commencé une grève de la faim le 23 mai.

Cela fait maintenant 51 jours que 430 ou 470 sans-papiers, le nombre diffère selon les sources précise RFI, ont cessé de s’alimenter dans l’espoir de voir la situation se débloquer.

Ces étrangers viennent pour la plupart du Maroc ou de l’Algérie, des pays jugés « sûrs » ce qui ne les rend pas admissibles au droit d’asile. Vendredi 9 juillet, le secrétaire d’État à la Migration, Sammy Mahdi, s’est exprimé à l’antenne de DH Radio à ce sujet.

Il a affirmé que cette situation « le préoccupe » tout en excluant catégoriquement une régularisation collective.

« C’est une situation qui nous préoccupe et sur laquelle nous travaillons tous les jours. Chaque jour, on essaie de trouver une situation définitive. Mais j’ai précisé dès le début de cette grève la ligne du gouvernement : il n’y aura pas de régularisation massive. »

Après plus de 50 jours de grève de la faim, la situation des grévistes est de plus en plus inquiétante. Ahmed, coordinateur qui s’est confié à BX1 explique qu’ils présentent « des symptômes post-traumatiques, des problèmes cognitifs et ils deviennent dépressifs ». « Si ça continue comme ça et que le gouvernement ne veut pas avancer pour sortir ensemble de l’impasse, ça pourrait vite devenir fatal » poursuit-il avant d’ajouter qu’il n’y a pas « de gagnants ou de perdants. Nous sommes tous gagnants, y compris le gouvernement, s’ils régularisent ».

Il n’y a à ce jour pas d’avancées significatives avec le gouvernement. « Ils continuent à parler de cas par cas et de dossiers individuels, mais cela conduit à des décisions arbitraires » déplore Ahmed.

Dimanche, plus de cent manifestants issus de différents mouvements de solidarité se sont rassemblés pour soutenir les grévistes devant l’église du Béguinage.

Abdeslam, un algérien âgé de 42 ans qui occupe les locaux de l’Université Libre de Bruxelles témoigne auprès de RFI. « Malgré toutes nos compétences et le fait qu’on est là pour travailler, pas pour profiter, la réponse reste la même : ‘Retournez chez vous' ». « C’est incompréhensible. » ajoute le gréviste.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Alexandros Michailidis / Shutterstock.com


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